2. Désinformation, Manipulation, Propagande




Quels liens existent-ils entre les médias et le gouvernement ? A-t-il une certaine autorité sur les émissions passées par les médias, sur les thèmes abordés, sur la façon de les aborder ? Où peut se situer la manipulation ? 




Il existe une forte manipulation de l’opinion publique pour l’intérêt personnel ou communautaire et pour la propagation et la diffusion de certaines idéologies, une ampleur croissante de la propagande et de la censure. Le phénomène de la désinformation, qui consiste à présenter des événements dans le but de propager un mouvement d’opinion, est de plus en plus présent. La propagande a profité de l’essor des mass médias au 20ème siècle, perçus par les politiques comme des instruments privilégiés d’influence des comportements. Avant, elle était appelée en France « bourrage de crâne ».
Elle privilégie la manipulation des émotions, au détriment des capacités de raisonnement et de jugement.
Les principaux aspects de la propagande dans une démocratie sont les suivants :
  • influence médiatique : (radio, télévision, presse, publicité, internet, téléphone).
  • confusion volontaire : justification de la vente d'un produit par des principes éthiques, ou inversement, promotion d'une opération humanitaire en usant des techniques de communication des entreprises privées.
  • valorisation sémantique : « solidarité » par exemple.
  • manipulation de l'opinion publique à l'aide de statistiques ou de sondages biaisés.
  • falsification de l'image : retouches vidéo, fausses images.
  • auto-censure des rédactions.
  • informations partiales
  • campagnes de diabolisations
Internet et les nouvelles technologies de communication multiplient de manière exponentielle l'échange d'informations plus ou moins importantes. Si certains considèrent que ces nouveaux moyens permettent de construire des médias alternatifs qui seraient capables de contrer la désinformation institutionnelle, on doit tout de même faire un tri, ce qui peut prendre du temps, puisque pour chaque sujet différentes interprétations sont proposées. Ainsi, Internet véhicule un large éventail de rumeurs, canulars et donne de nouvelles possibilités à différents types de propagande, y compris par des petits groupes politiques.

Un exemple




Michel Collon, un journaliste belge, emploie le terme médiamensonges à ce qu'il dénonce comme une propagande servant à justifier l'entrée en guerre d'un pays aux yeux de son opinion publique. Il publie un article sur son site dans lequel il dénonce la médiatisation partisane des événements libyens, en 5 principaux points :
   1. Humanitaire, mon œil !
   2. Qui a le droit de « changer de régime » ?
   3. Les buts cachés
   4. La « communauté internationale » existe-t-elle ?
   5. Chaque guerre est précédée d’un grand médiamensonge




Sensationnalisme



Pour attirer un plus large public, certains médias n'hésitent pas à publier les informations ou les images les plus spectaculaires. Ils se lancent dans la chasse aux scoops, allant, dans certains cas, jusqu'à les forger de toutes pièces.
On parle de sensationnalisme, qui consiste à dramatiser certains événements par le choix du titre, du vocabulaire, de la photo, c'est-à-dire à faire ressortir certains éléments pour attirer l'attention des spectateurs, des lecteurs. Souvent associé à la télévision, le sensationnalisme est également présent dans les médias écrits et est de fait lié à l'idée même de ce qui fait un événement ou une nouvelle, c'est-à-dire le caractère exceptionnel, prétendu ou réel, d'un fait sur lequel on désire attirer l'attention. Le terme «sensationnalisme» vient du terme «sensationnel», au sens de «qui fait sensation, produit une vive impression».